~Dernière marche~ [Libre]

Une fine pluie s’abattait en ce jour sur une bonne partie de cette grande surface qu'était la Terre des Lions. Créon se levait, mais ce matin était hors du commun, car aujourd'hui était un nouveau jour et le vieux lion soulevait sa lourde et fine masse corporelle en tant que Empereur du Désert. Son frère était décédé il y a peu, et Créon le remplaçait à présent. Qui aurait cru que le lion qui avait toujours été laissé dans l'ombre jusqu'à ce jour, puisse prendre une place aussi importante dans la hiérarchie. Il l'avait fait ! Sa soif de pouvoir avait été menée à bout. Alors le vieux lion ouvrit grand sa gueule et rugis, laissant sortir un bruit qui faisait ressentir toute la puissance que Créon avait caché en lui depuis sa tendre enfance.
Sa monté sur le trône paraissait totalement inconsciente d'après certains, car il est vrai que Créon était à la veille de sa disparition, et il le savait. Mais voilà, il ne pensait pas finir sa vie sans avoir put goûter à se plaisir de puissance, de force, de respect et surtout de pouvoir. Tout le monde savait qu'il allait bientôt partir rejoindre les cieux, que son âge l'emportait et qu'il se faisait faible, et c'est ce qui inquiété tout membre du clan. A ce moment là le clan était vulnérable.
L'ancien félin entrepris une petite randonnée matinale qui se termina par un séjour sur le territoire de Pridland, territoire qu'il convoitait secrètement. Mais il le sait, il ne pourra jamais diriger sur ces terres. Le temps était compté. Alors il se contenta de se rendre une dernière fois là bas.
Il fit un détour sur les hauteurs des gorges, lieu qui lui paraissait impressionnant. Il en était admiratif. Car d'autant plus elles vous paraissaient interminables, mais elles vous donnaient également l'impression d'être avalé par sa profondeur, comme si d'un simple regard vous vous faisiez aspirer, tombant dans le vide.
Créon se posa sur un rocher au bord du gouffre et de là, il put admirer ce territoire qu'il avait toujours tant admiré depuis qu'il l'avait découvert.
Devant lui il pouvait voir une grande partis de Pridland, dont un baobab non loin de là, solitaire et imposant, avec son attitude posé et fantomatique. Plus au loin il admirait les belles petites proies qui gambadaient le long d'un fleuve, où le soleil se reflétait comme dans un miroir avec ses belles couleurs orangées. Et si son regard se portait un peu plus loin encore, c'est là qu'il pouvait porter son attention sur un rocher, un rocher plutôt original, comme tombé de nul part, comme si la nature avait fait les choses elle même, ce qui paraissait bien être le cas, comment voulez vous qu'il atterrisse tous seul ici ? Deux jeunes lionceaux étaient distingués par le vieux lion. Ce qui le replongea dans son enfance et lui rappela des souvenirs. A ce moment là, Créon se rendait compte du goût de la vie, qui ne s'était jamais offert à lui.